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Frangy-en-Bresse, Montebourg et ses frangins de la frange socialiste…

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Samedi, Henri Emmanuelli, ce mentor historique du courant « un monde d’avance », redoublait d’exaspération face aux candidatures socialistes de ses proches. Et il confiait au journal Sud-Ouest son dépit avec des mots peu amènes qui font le titre et la trame de son entretien : « Hamon et Montebourg sont irresponsables ». Les intéressés apprécieront  à leur juste mesure ces propos tranchants de l’ancien président de l’Assemblée nationale et secrétaire du Parti socialiste qui fut lui même le rival de Lionel Jospin pour la désignation du candidat à la présidentielle de 1995 !

Cette condamnation sans appel d’une démarche visant pourtant à ouvrir une perspective aux courants dits de gauche en dit long sur la confusion et l’impuissance qui règnent dans ces franges de la gauche d’un parti en pleine décomposition! D’autant qu’elle sort de la bouche du président du conseil départemental des Landes dont on connaissait pourtant l’intransigeance vis à vis des dérives social-libérales…

Pour la petite histoire, nos Landais de Solferino au coeur de ces terres socialistes où l’on chasse encore l’ortolan à la matole, semblaient beaucoup plus préoccupés du maintien des chasses traditionnelles  que de l’annonce de la candidature de leur ancien chef de file, Benoit Hamon (1). Ce dernier qui faisait traditionnellement carton plein à « la fédé des Landes » se retrouve ainsi, dans ce retournement, dépossédé de ses précieux appuis et devient presque une cible. Son programme n’est pourtant pas pour déplaire à sa base sans doute quelque peu dépitée : réduire le temps de travail, instaurer un revenu universel, booster l’économie sociale et solidaire et plus généralement, l’économie alternative. Avec sur le plan institutionnel, cette aspiration à une sixième république pour sortir de la « cinquième (qui) est une machine à trahir ». Et cette condamnation sans appel du pouvoir en place : « Les électeurs sont sans voix entre les deux scrutins présidentiels. La meilleure preuve est la manière dont la loi Travail leur a été imposée, alors qu’ils n’en veulent pas ».

Des propos qui font écho à ceux de cet autre socialiste encarté, candidat à la primaire, Gérard Filoche, caution de gauche qui mène de longue date une véritable guérilla au sein du PS sur les sujets qui fâchent dans le champ du social, du travail et de l’emploi…

Dans une récente déclaration, Marie-Noëlle Lienemann donne, elle aussi, sens à sa candidature dans la recherche d’une « voie alternative, nécessaire et crédible, (qui)doit se construire avec 3 priorités : La justice sociale, clé de voûte de la force de la France, de son redressement et de la création d’emplois ; Un nouveau souffle pour le pacte républicain et notre démocratie ; Une France plus indépendante sur la scène internationale. »

C’est dire, si l’on rajoute les candidatures écologistes, qu’il ne manque pas de protagonistes pour barrer la route à François Hollande! Lequel devra aussi faire face aux prétentions de la gauche de gauche, de l’ex-Front de gauche aux anti-capitalistes… Sans oublier le très libéral ministre Macron (Cf notre billet d’hier en lien en note 2)!

D’où la réaction ce jour de Jean-Christophe Cambadélis qui estime pour sa part, dans une interview au journal du Dimanche, que « pour beaucoup de responsables de gauche et de socialistes », la candidature du président à sa succession « est une nécessité » (3). Hollande « doit penser qu’on l’a enterré un peu trop vite », souligne encore le premier secrétaire du PS qui déplore le grand nombre de candidats à la primaire socialiste et affirme non sans raison que « la présidentielle, ce n’est pas la chasse aux Pokémon ! »

Le Monde réservait hier une pleine page 7 au « coup de poker d’Arnaud Montebourg ». L’ancien ministre de l’économie devrait se déclarer candidat à la présidentielle à l’occasion de la traditionnelle fête de rentrée – dite de la rose – de Frangy en Bresse, aujourd’hui rebaptisée « fête populaire ». On comprendra cette appellation dans la perspective de rassembler très au-delà des troupes des frondeurs socialistes. Ne s’agit-il pas d’abord, pour cet aspirant à la fonction suprême, d’une annonce devant le peuple qui fait fi des considérations partisanes et des procédures de désignation qui vont avec? Ce serait alors une ouverture et un appel aux soutiens de forces disponibles qui ne se retrouvent pas dans la nébuleuse socialiste de primaires fermées qui obligent ensuite à la discipline derrière un candidat officiel.

On suivra avec attention la logique et le contenu d’un projet pour la France. Comment assurer la sûreté et la sécurité des Français dans une géopolitique internationale qui appelle une rupture avec la diplomatie atlantiste? Comment revenir à plus de justice sociale et sortir de l’étau de la mondialisation libérale?Comment promouvoir « le made in France » dans cette zone atone des pays de l’euro? Comment vivifier le tissu industriel, l’économie et l’emploi dans la perspective d’un développement soutenable qui a besoin de préserver ses atouts tout en diversifiant ses ressources énergétiques? Comment rassembler les Français autour d’un nouveau pacte républicain et redonner un élan au vivre ensemble et à la démocratie?

Autant de sujets dictés par les attentes populaires, l’intérêt national et les exigences d’une période de menaces terroristes et sur lesquels on ne peut transiger pour sacrifier lâchement aux caprices d’une frange, celle de cet électorat écolo-bobo ! Surtout dans ce contexte d’une vraie menace de disqualification de la gauche au soir du premier tour si l’on restait impuissant à contrer la force d’attractivité du FN!

Xavier Dumoulin

(1) Comme l’exprime le titrage de Sud-Ouest du 20 août en couverture en haut en colonne de droite  « Politique Emmanuelli recadre la gauche » et juste dessous « La chasse à l’ortolan à cor et à cri Mont de Marsan Hier près de 2000 manifestants ont défendu les chasses traditionnelles et un certain art de vivre à la landaise selon eux menacés. Et l’article précise que « les participants, emmenés par leur « leader », le sénateur socialiste Jean-Louis Carrère, ont rappelé au représentant de l’État « leur attachement  viscéral à la chasse à la matole, une pratique immémoriale et un patrimoine endémique ».

 (2) Macron s’affiche avec de Villiers et jette le masque…

Posté par le 20 août 2016 | Dans : a-le quartier libre de Xavier Dumoulin, a1-Abc d’une critique de gauche. Le billet de Xavier Dumoulin

(3) Après Marie-Noëlle Lienemann, Benoît Hamon, Arnaud Montebourg… Vous vous attendiez à autant de candidatures?
«  Il faut dire à tout un chacun que la présidentielle, ce n’est pas la chasse au Pokémon! L’élection qui vient est sûrement l’une des plus complexes et difficiles depuis 50 ans. Jamais les conditions n’ont été à ce point réunies pour que ­Marine Le Pen soit au centre du jeu… »

 


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